Dans le site protégé du Parc National de la Vanoise, le refuge du Mont Pourri (refuge appartenant au Club Alpin Français de Chambéry) jouit d’une faune et une flore très riches, ainsi que d’un superbe panorama sur les glaciers et les alpages environnants.
Grâce à la diversité des activités alentours, familles, randonneurs, alpinistes et grimpeurs se côtoient dans ce véritable refuge d’altitude (2374 m) entre alpages et neiges éternelles.
Il dispose de 50 places en dortoirs de 15 et 20 lits et la restauration est assurée à la carte en journée et en menu unique le soir.
Merci à Marjo pour le tournage, la prise de son et le mixage... pour le reportage.
Qu'est-ce qu'un refuge de montagne ? |
« NON, CE N'EST PAS UN HOTEL D'ALTITUDE !
Il s’agit d’un bâtiment dont l'unique vocation est d'héberger des usagers se déplaçant à pied à travers des espaces naturels.
Le rôle du gardien consiste à assurer aux pratiquants "gîte et couvert" pour un prix fixé en fonction de l'éloignement et de l'altitude du refuge.
L'hébergement s'effectue en dortoirs de capacité variable (de 4 à 20 places) ; la restauration est quant à elle assurée dans un réfectoire commun où tables
et bancs en bois rassemblent les convives. Lavabos, toilettes et douches rustiques constituent ce qu'on appelle habituellement les sanitaires, parfois extérieurs.
Le décorum simple des locaux invite à s'intéresser à l'environnement, à la faune ou à la flore ainsi qu'à l'histoire de ces "sanctuaires naturels" où
l'homme est autorisé à séjourner brièvement sous un toit modeste.
Ici point de privilèges, de luxe ostentatoire ou de fantaisie moderniste, tout est voué à une fonctionnalité sobre qui pourra surprendre ou rebuter certains.
D'autres seront en revanche ravis de parler à leurs voisins de chambrée ou de tablée, au gardien et à ses aides, repoussant pour un moment les barrières
factices qui menacent la société urbaine. De nos jours, les refuges tendent à se rapprocher des hôtels au gré de leur rénovation ou des nouvelles
constructions, au grand dam de certains pratiquants de la montagne qui trouvent que les refuges perdent alors leur âme.»
Extrait de "Refuges, Mode d’emploi" de la brochure des refuges des Alpes-Maritimes 2003
« Devenue terrain de découverte, de loisirs et de sport, la montagne n’est plus seulement une affaire de spécialistes.
Le refuge, c’est le lieu de rencontre entre alpinistes et randonneurs et, pour tous, c’est le réconfort après l’effort.
Entre le confort d’une hôtellerie de vallée et la rudesse d’un bivouac de haute altitude, le refuge est un lieu convivial d’accueil et de repos collectif.
C’est aussi l’endroit d’où le gardien donne l’alerte et participe aux secours. Les gardiens sont l’âme du refuge,
ce sont eux qui gèrent et font fonctionner la maison, et ce n’est pas une mince affaire… »
Extrait de www.ice-fall.com
« Refuge : construction d’altitude permettant de se réfugier.
Le refuge est construit dans des lieux où rien d’autre n’est construit, par définition, sauf quelquefois deux téléphériques, sept télésièges,
un altiport et quatre restaurants d’altitude. Mais pas tout le temps.
Le refuge est souvent sommaire et convivial, et, grâce à la chaleureuse proximité due aux dortoirs, permet de profiter pleinement de toutes ces délicates
petites choses qui font les soirées et les nuits en montagne à savoir rots, odeurs de pieds, pets, ronflements, lumières en pleine poire à 2h du matin,
3h du matin, 4h du matin et 5h du matin. Après il fait jour. (…)
Certains refuges sont également équipés de gardiens et des fois, c’est tant mieux et des fois, c’est tant pis. »
Extrait de « La randonnée de A à Z » de Jean-Marc AUBRY aux éditions Guérin Chamonix
Historique du refuge |
Tout d'abord, pour les plus avides d'information, voici à votre disposition un ouvrage de 20 pages intitulé "Histoire toponymique et alpine du Mont Pourri", écrit par E. Gaillard en 1932 pour la Revue Alpine.
En résumé, l'exploration des accès au sommet du Mont Pourri (3779m) s'échelonna sur 43 ans au total avec entre autres:
Le Club Alpin Français avait à cœur de construire un refuge afin de faciliter l'ascension de ce sommet, car à l’époque, le matériel est très lourd et la météo empirique. Ce fut réalisable grâce à l’aide des montagnards et artisans de nos vallées ainsi qu’à la commune de Peisey-Nancroix qui lui céda les terrains nécessaires.
Après une tentative malheureuse par un emplacement inadéquate et des pillages (1885-1905), un refuge est ouvert en 1928 sous la moraine sur les itinéraires du chemin Poccard et du glacier du Geay. Il est constitué d’une seule pièce de 5m par 6, et contient deux bas-flancs garnis de paillasses et de couvertures pour 20 personnes, une table et des chaises ainsi qu’un poêle à bois pour la cuisine; l'eau est accessible au ruisseau avoisinant. Il est nommé refuge Regaud en l'honneur de F. Regaud (1871-1928) président du CAF à partir de 1922.
La fréquentation d'alpinisme augmenta tant et si bien qu'une extension du refuge devint nécessaire, pourtant la topographie des lieux et la proximité des avalanches excluent un agrandissement. Par conséquent le CAF inaugura en 1974 le nouveau refuge du Mont Pourri à son emplacement actuel (merci à l’inventeur de l’hélicoptère).
Le refuge Regaud fut utilisé comme annexe pendant un temps, puis le Parc National de la Vanoise en association avec la commune de Peisey-Nancroix le transformèrent en lieu de mémoire sur le Mont Pourri. Vous y trouverez plus de détails et des photos, il est ouvert au public chaque été.
Fonctionnement du refuge |
L'isolement est la particularité des refuges : il complique la gestion des stocks, des déchets, de l’énergie et des moyens de communication, mais il demeure le principal charme des refuges. Chaque gardien l’apprivoise à sa manière. Voici comment fonctionne le refuge du Mont Pourri :
Savoir-vivre au refuge |
La vie en refuge implique de respecter des règles spécifiques à cette collectivité isolée et confinée. Bref, il y a des us et coutumes, dictés par le bon sens et le respect de l’autre :
Avant votre venue, il est conseillé de :
Le repas est servi a 19h, nous vous serions très reconnaissant d'arriver avant 18h30, afin d'avoir le temps de vous installer dans de bonnes conditions.
Une fois sur place, merci de :
Ces petits gestes vous feront apprécier davantage la vie en montagne en général et au refuge en particulier !
Cas du Refuge non gardé :
Hors gardiennage, la salle commune et les dortoirs restent accessibles par vocation d'abri potentiel. Demeurent à disposition les matelas, les couvertures, la cuisine hors-sac et la vaisselle, du gaz et du bois (à économiser: inutile d'atteindre les 25°C si vous partez dans quelques heures).
Par risque de gel, le refuge a été vidangé, l'eau coule au bachal extérieur en toute période.
En échange de quoi, les usagers doivent régler, dans le "tronc" prévu à cet effet, leur nuitée ainsi que leur consommation de bois et de gaz (sans oublier que le transport double leur coût d’achat).
De plus, vous êtes priés de laisser les lieux prêts à recevoir les suivants (lieux et vaisselles propres, réserve de bûches et petits bois au sec), et de penser à éteindre l’éclairage et à fermer gaz, portes et fenêtres en partant.
Si des abus étaient mis en évidence, le refuge pourrait un beau jour resté clos, alors à vous de jouer pour que la montagne hors-saison reste du domaine public.
En cas d'anomalie ou de dégâts constatés, merci de prévenir le gardien !
Le gardien du refuge |
« Un mot au sujet du gardien de refuge, personnage "hors normes" qui connaît mieux que quiconque les alentours, l'évolution du temps ou les conditions de la montagne : très occupé, peu disponible, souvent surmené, il doit jongler entre le ravitaillement et la gestion du bâtiment, les travaux divers et parfois les secours, en dehors des appels téléphoniques et des discussions avec le public.
Une obligation lui est faite : rester en forme plusieurs mois durant, sans jamais faillir. Mission impossible? »
Extrait de "Refuges, Mode d’emploi" de la brochure des refuges des Alpes-Maritimes 2003
Ecoutez ou réécoutez l'envers du décor de la vie de gardien de refuge dans l'excellente chronique de Marie Ameline sur France Info (2’27").
Historique des gardiens du refuge du Mont-Pourri:
Le Parc National de la Vanoise |
Le Parc National de la Vanoise, situé en Savoie entre les vallées de Tarentaise et de Maurienne, a été le premier parc national créé en France en 1963. La principale raison de sa création est la disparition du bouquetin dans le massif de la Vanoise. Il couvre un immense territoire où tout est préservé : faune, flore et monde minéral.
Il jouxte le Parc National Italien du Grand-Paradis le long de la frontière, avec lequel il est jumelé depuis 1972. L’ensemble des deux constitue la surface protégée (1250 km²) la plus étendue en Europe occidentale.
Ses deux points culminants sont la Pointe de la Grande Casse (3855m) et le Mont Pourri (3779m)... en savoir plus ...
Attention : comme tout parc national, celui de la Vanoise est un territoire naturel, ouvert à tous, mais soumis à une réglementation qui relève d'un code de bonne conduite.
Des textes interdisent la circulation des véhicules à moteur, la chasse, réglementent la pêche, les activités pastorales, forestières et l'accès du public. Vous êtes également priés :
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de ne pas cueillir ou prélever fleurs, fruits, minéraux (si vous faites des photos prenez soin de la végétation afin de ne pas laisser de trace de votre passage) | ![]() |
de remporter vos détritus, même lors de votre passage en refuge | |
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de ne pas troubler la tranquillité des lieux par des bruits, cris ou appareils sonores | ![]() |
de ne pas amener de chien, même tenu en laisse | |
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de ne pas pratiquer de parapente ou autres sports aériens, le survol à moins de 1000 m du sol est interdit pour la tranquillité de la faune sauvage | ![]() |
de ne pas pratiquer le vélo tout terrain | |
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de ne pas camper (l'usage de tentes légères est toléré autour de certains refuges en juillet et août, sous certaines conditions et moyennant redevance, mais pas au refuge du Mt Pourri) | ![]() |
de ne pas allumer de feu, pour éviter les incendies et les dégradations du sol |